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L’économie circulaire et l'urbanisation

Un modèle qui permet de relever les défis de la démographie
12 octobre 2023

    La hausse de la population mondiale et le développement de l’urbanisation posent de nombreux défis. Partout dans le monde, les villes doivent trouver des solutions pour accueillir, loger, nourrir, faire travailler et vivre un nombre croissant d’habitants, tout en limitant leurs impacts négatifs sur l’environnement et en tenant compte des limites des ressources. Appliqués à l’urbanisme et déclinés à l’échelle locale, les principes de l’économie circulaire constituent des leviers pour répondre à ces enjeux et faire des villes plus sobres, durables et résilientes.

    Si l’économie circulaire concerne de nombreux domaines et peut s’appliquer à différentes échelles, celle de la ville est essentielle pour réussir la transition vers ce modèle où les déchets et la pollution sont réduits, les ressources préservées et les systèmes naturels régénérés.

    La ville, échelon incontournable de la transition circulaire

    « Le défi de la circularité est avant tout urbain », insiste l’Ademe dans son rapport « Économie Circulaire: un atout pour relever le défi de l'aménagement durable des territoires », publié en 2018. Si l’économie circulaire concerne de nombreux domaines et peut s’appliquer à différentes échelles, celle de la ville est essentielle pour réussir la transition vers ce modèle où les déchets et la pollution sont réduits, les ressources préservées et les systèmes naturels régénérés. Les villes concentrent en effet 55 % de la population mondiale – et 68 % à l’horizon 2050 –, selon l’ONU.
    Dans le même temps, cette même population passera de 8 milliards à 9,7 milliards. Une densité qui a des conséquences considérables : « 75 % de la consommation des ressources naturelles a lieu dans les villes, note la fondation Ellen MacArthur. Elles produisent 50 % des déchets mondiaux et 60 à 80 % des émissions de gaz à effet de serre.
    Ce sont les symptômes du modèle économique linéaire extraire, fabriquer, consommer, jeter. » Globalement, 2 milliards de tonnes de déchets urbains solides sont ainsi produites chaque année. Un chiffre qui pourrait atteindre 3,4 milliards de tonnes en 2050, prévient la Banque Mondiale. Une population qu’il faut et faudra nourrir, loger et transporter, à qui il faut et faudra donner accès à des emplois et à des loisirs et à la nature, et dont il faut et faudra gérer les déchets.

    Ces défis, la transition vers l’économie circulaire permettra de les relever, dans les villes et les régions, « à travers la réduction de la pollution, l’augmentation de la part des énergies renouvelables et la baisse de la consommation de matières premières, d’eau, de terres et d’énergie tout en augmentant potentiellement la résilience et en améliorant les opportunités de croissance économique et d’emploi », estime l’OCDE dans un rapport de 2020.
    L’organisation rapporte l’exemple de Londres, où les bénéfices de l’application d’une approche circulaire pour la construction, la nourriture, les textiles, les appareils électriques et les plastiques pourraient atteindre 7 milliards de livres sterling par an jusqu’en 2036. À l’image de la capitale britannique, de nombreuses cités réfléchissent et œuvrent déjà à leur transition, qui suppose un changement dans la manière de concevoir les systèmes urbains et leur fonctionnement.

    Bâtir des villes circulaires

    Dans son rapport « Le Poids des Villes » , le Groupe international d'experts sur les ressources (IRP en anglais) des Nations Unies préconise ainsi de placer l’effort au cœur de l’aménagement urbain. Ce dernier doit être repensé afin de bâtir des villes circulaires capables de faire face de manière soutenable à la croissance démographique qui les attend. Il s’agit d’abord de construire des zones urbaines en rapprochant les espaces de logement, de travail, de loisir et de consommation et en optimisant l’utilisation des matériaux. Selon la Fondation Ellen MacArthur , un tel aménagement « compact » permettrait de réduire les coûts de construction d’infrastructures de 38 à 50%.

    La circularité peut également s’appliquer au niveau des bâtiments, en les concevant de telle sorte qu’ils soient capables d’évoluer selon les besoins. À Bruxelles, par exemple, les mêmes matériaux ont servi à concevoir et construire successivement trois bâtiments différents, dans le cadre du projet BRIC. Une approche qui peut permettre de réduire les déchets liés à la construction. En volume, ils représentent le plus gros flux de déchets en Europe selon la Commission européenne , qui a publié un guide pour intégrer les principes de l’économie circulaire à la conception des bâtiments. Cette circularité appliquée à une ville comme Amsterdam pourrait ainsi, selon l’OCDE , diminuer les émissions de gaz à effet de serre d’un demi-million de tonnes par an.

    Dans une cité circulaire, les matériaux jusque-là sous-valorisés sont perçus comme une « mine urbaine » à exploiter, à l’image des métaux rares contenus dans les appareils électroniques mis au rebut.

    Vers de nouveaux « métabolismes urbains »

    Au-delà de l’aménagement et de la construction des villes, le modèle circulaire permet de repenser et d’optimiser l’ensemble des systèmes de production urbains. Une approche originale consiste à étudier le fonctionnement des flux entrants et sortants des villes (alimentation, énergie, déchets, etc.) mais en pensant celles-ci comme des organismes vivants, autrement dit des « métabolismes urbains ». Cette idée, note l’Institut Paris Région , s’est notamment développée en France depuis le début des années 2000. « De “linéaires”, les métabolismes urbains doivent devenir “circulaires” », invite également l’IRP.
    Cela passe par le « bouclage » des flux de ressources à l’intérieur de la ville, en optimisant leur utilisation et en développant leur réutilisation ou leur recyclage. Une démarche gagnante à de nombreux points de vue. « Cela inclut la réduction de la consommation de matières premières vierges, l’élimination de déchets et toxines, la maximisation de l’utilisation des produits, l’amélioration de la conception des produits et des services, l’abaissement des barrières à l’entrée sur le marché pour les entreprises, et un élargissement de l’accès aux produits », affirme la Fondation Ellen MacArthur.

    Boucler les flux de ressources

    Pour créer ces boucles, les déchets des uns doivent devenir les ressources des autres et des synergies se développer entre les différents acteurs de la ville. Dans une cité circulaire, les matériaux jusque-là sous-valorisés sont perçus comme une « mine urbaine » à exploiter, à l’image des métaux rares contenus dans les appareils électroniques mis au rebut. À Dunkerque, le projet Ecopal, vise ainsi à créer des synergies entre les entreprises locales pour optimiser les flux industriels, pour tout type de ressource : l’énergie de l’eau chaude issue du circuit de refroidissement de la centrale nucléaire de Gravelines est ainsi réutilisée pour une ferme aquacole, comme l’explique EDF. En Chine, l’Agence française au développement collabore au programme « ville éponge », qui vise à construire des villes capables de mieux gérer la ressource en eau, en absorbant et stockant l’eau de pluie et en la réutilisant ou la restituant au milieu naturel.
    Autre exemple à Austin, au Texas, qui a développé une plateforme en ligne pour permettre aux entreprises et organisations de trouver des solutions de valorisation de leurs déchets et leurs sous-produits. Entre 2014 et 2018, premières années du projet, cela a permis d’éviter l’enfouissement de plus de 400 tonnes de matériaux et d’économiser 950 millions de tonnes de CO2.
    Circular Economy in cities. Austin Case Study. Ellen MacArthr Foundation, 2019.

    Assurer l’alimentation

    Développer l’économie circulaire apparaît également comme une solution pour assurer l’approvisionnement en nourriture des villes et booster leur résilience alimentaire. Selon la Fondation Ellen MacArthur, si les villes cherchaient à la fois à se procurer de la nourriture produite localement et selon des méthodes régénératives – agriculture bio, permaculture, agroécologie par exemple -, à tirer le meilleur parti de la nourriture – en limitant les déchets et en utilisant les sous-produits – et à concevoir et commercialiser une alimentation plus saine, les avantages globaux pourraient atteindre la valeur de 2 700 milliards de dollars par an d’ici 2050.

    Certaines cherchent déjà à favoriser la production alimentaire non seulement à leurs portes, mais aussi en leur sein, en misant sur les techniques et innovations de l’agriculture urbaine. À Singapour, des fermes verticales permettent ainsi de produire plus d’une tonne de légumes verts par jour. D’autres travaillent à assurer une valorisation maximale de la nourriture et des déchets alimentaires, à l’image de San Francisco, qui a mis en place la collecte et le compostage des déchets organiques et redistribue le compost à des agriculteurs et viticulteurs locaux.

    Les applications et bénéfices potentiels de l’économie circulaire à l’échelle urbaine sont bien identifiés. De nombreuses initiatives s’attachent à favoriser sa mise en place, à l’image du projet REFLOW (2019-2022), qui a permis à six villes européennes de tester différentes approches pour tendre vers un modèle circulaire, ou encore de l’Initiative Villes Vertes de l’ONU (FAO), qui soutient les autorités locales d’une centaine de villes pour réduire le gaspillage alimentaire. Mille doivent être accompagnées d’ici à 2030.

    Sources :

    Economie Circulaire : un atout pour relever le défi de l'aménagement durable des territoires, Ademe, 2018

    World Urbanization prospects, the 2018 Revision, ONU, 2018 et World Population Prospects, ONU, 2022.

    Circular Economy in cities : Project Guide, Ellen MacArthur Foundation & ARUP, 2019.

    What a waste 2.0 : A Global Snapshot of Solid Waste Management to 2050, Banque Mondiale, 2018.

    The Circular Economy in Cities and Regions, OCDE, 2020

    Le poids des villes, ressources nécessaires pour l’avenir de l’urbanisation, Panel international pour la gestion durable des ressources, 2018

    Circular Economy in Cities, Urban buildings system summary, Ellen MacArthur Foundation &Arup, 2019.

    Protocole européen de traitement des déchets de construction et de démolition, Commission Européenne, 2016

    Circular Economy : Principles for buildings design, Commission Européenne, 2020

    Op.cit.

    Martial Vialex. Les études de métabolisme territorial. Etat des lieux et perspectives, Institut Paris Région, 2021

    Op.Cit.

    Circular Economy in cities. Urban products system summary. Ellen MacArthur Foundation, 2019

    Circular Economy in cities. Austin Case Study. Ellen MacArthr Foundation, 2019.

    Cities and Circular Economy for Food, Ellen MacArthur Foundation, 2019

    Les fermes verticales : la clé de l’autonomie alimentaire ? PwC France, consulté le 27/09/2022.

    CHATEL Laura, Villes « zéro déchet » : une nouvelle complémentarité entre ville et campagne à travers l’Europe, Pour, 2018